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Intronisé au PACC, Bill Henderson, du groupe Chilliwack, compare l’écriture de chansons à un troupeau de cerfs

Blogue

Par Karen Bliss

Bill Henderson a relevé plusieurs aspects importants de la créativité dans les remarques qu’il a adressées à l’occasion de son intronisation au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens en marge  de l’Assemble générale annuelle de la SOCAN le 16 juin dernier au BMO Theatre Centre de Vancouver.

Le chanteur principal et auteur-compositeur en chef de Chilliwack, groupe connu pour des succès durables comme « My Girl (Gone, Gone, Gone) », « Watcha Gonna Do », « Crazy Talk », « I Believe », « Fly at Night » et « Lonesome Mary », a longuement parlé de l’inspiration en allant jusqu’à l’assimiler au fait d’avoir son propre troupeau de cerfs.

Présenté par l’auteure-compositrice Shari Ulrich, qui faisait autrefois partie de son trio acoustique UHF avec Roy Forbes, le discours de 15 minutes de Henderson avait quelque chose d’unique.

Membre de l’Ordre du Canada et intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens avec le groupe Chilliwack, titulaire de 10 Prix SOCAN et du Prix spécial convoité de l’organisation, Henderson a décrit son intronisation au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens comme « une récompense vraiment géniale. Je suis profondément honoré de la recevoir. »

Guitare à la main, il s’est ensuite lancé dans un discours de 15 minutes qui semblait largement improvisé.

Rappelant les débuts du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens, il s’est mis à raconter une histoire que ne portait ni sur Chilliwack ni sur sa propre carrière d’auteur-compositeur au départ, mais plutôt sur son admiration pour feu Leonard Cohen et sa chanson classique « Tower of Song ». Il en a ensuite joué quelques accords et chanté quelques paroles. « Une chose que j’aimais dans ce qu’il dit ici, ce sont les mots ‘a hundred floors above me’. Il vénérait Hank Williams, un grand auteur-compositeur, et j’éprouvais la même admiration pour lui. »

Il fait ensuite une pause pour remercier les nombreux collaborateurs qu’il a eus au cours des cinq décennies de sa carrière, notamment Howie Vickers, Claire Lawrence et Russ Turney, tous membres de The Collectors, son premier groupe. « Une fois qu’on a eu pris notre air d’aller », se souvient-il, « il ne se passait par une journée sans qu’on écrive. » Lawrence et Turney se sont tous les deux joints à lui par la suite dans Chilliwack.

Il parle également de feu Brian MacLeod. « Ce partenariat était légendaire, » explique-t-il. « On composait tous les jours, on s’amusait ferme. Ma fille Camille avait 9 ou 10 ans à l’époque. Je pense qu’elle était amoureuse de Brian, et elle nous épiait en cachette. »

Il raconte ensuite que les musiciens appelaient sa fille Camel, et que MacLeod lui a écrit une chanson. Il en chante un petit passage : « Les chameaux ont davantage de cheveux blonds, les chameaux ont davantage de plaisir. »

Henderson mentionne ensuite les mentors qu’il a eus en 12e année à l’Université de la Colombie-Britannique. Il parle des accords qu’il a appris lorsque, comme il dit, « je m’essayais en jazz », et joue un « accord de onzième de dominante », puis « les puissants accords de Tristan et Isolde de Wagner ». Il a appris à connaître la musique atonale (« je n’en revenais pas ») et la façon d’écrire des séries de 12 tons (« c’est comme des mathématiques »).

À 78 ans, il poursuit sur cette lancée comme si ces souvenirs sortaient subitement de sa tête – et c’est probablement le cas. Il entonne même la version anglaise de l’air de la « Tortue musquée » d’Alice aux pays des merveilles.

Il n’en reste pas moins que le phénomène de la chanson est magique et largement explicable.

« Ce qui me plaît dans la réception de ce prix, c’est que l’écriture d’une chanson est quelque chose de tellement personnel », explique-t-il. « Je ne veux pas dire que c’est privé, mais quelque chose qui sort de tellement loin à l’intérieur de soi et qui va tellement loin que ça peut prendre un sens pour tout le monde. C’est pour ça que ça veut tellement dire pour moi. C’est une muse.

« Quand je compose seul, ce que je fais essentiellement, c’est de jouer de la guitare… et éventuellement quelque chose se passe. Il n’y a rien de plus naturel au monde, et tu pars de là. C’est comme avoir un troupeau de cerfs dans ton jardin. Si tu essaies de les chasser, c’est le bordel. Tu ne les regardes pas. Il y a des cerfs, tu regardes de ce côté-là. Il te voit, elle te voit…

« C’est ce qui se passe parfois quand tu regardes la vérité qui est en toi, et c’est la vraie muse des auteurs-compositeurs. C’est de là que sortent les chansons. »

Après avoir parlé d’une ou deux chansons, il invite son groupe sur scène pour en exécuter quelques-unes.

Chilliwack s’est dissout en 1988 après 14 albums, et Henderson est ensuite devenu directeur de Sesame Street Canada et président du Panthéon des auteurs-compositeurs canadiens et de la SOCAN. En 1997, il a ressuscité Chilliwack, qui se compose aujourd’hui d’Ed Henderson, Jerry Adolphe et Gord Maxwell.

« Ce qui est cool, avec ce groupe, c’est qu’on a commencé avec les membres actuels […] en 1997, et qu’il n’y a eu qu’un petit changement depuis », explique-t-il. « Je crois que ces musiciens ont réellement contribué au succès des chansons et qu’ils méritent eux aussi cette récompense, et je la partage avec eux. »

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