Harry Styles rend hommage à Harry's House de Joni Mitchell | Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens
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Credit: Mark Hanauer / Joni Mitchell Instagram / Harry Styles Instagram

Harry Styles rend hommage à Harry’s House de Joni Mitchell

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Quelle meilleure preuve de votre influence en tant qu’auteur-compositeur que lorsqu’un autre auteur-compositeur intitule son album d’après une de vos chansons? Après tout, comme on dit, l’imitation est la forme la plus sincère de la flatterie.

Le jeune auteur-compositeur-interprète britannique Harry Styles, anciennement connu comme un des membres de One Direction, a fait l’ultime compliment à la membre du Panthéon Joni Mitchell en donnant à son nouvel album le nom de la chanson de Mitchell Harry’s House.

Parmi les chansons moins connues de Mitchell – elle n’est pas sortie en tant que simple –, Harry’s House/Centerpiece figure sur la face 2 de son album « Hissing of Summer Lawns » sorti à la fin de 1975 et finaliste aux Grammys.

Comme Styles l’a déclaré au magazine « Rolling Stone », « Joni Mitchell et Van Morrison, ce sont mes deux préférés. “Blue” et “Astral Weeks” sont l’apothéose de l’écriture de chansons. Mélodiquement, ils sont dans une catégorie à part. »

Prenons un moment pour étudier la pièce Harry’s House de Joni Mitchell. C’est une pièce nostalgique, contemplative et très originale. Musicalement, la chanson est sobre et rêveuse, presque automatiste, et stylistiquement, c’est un virage clair vers le jazz, ce qu’elle avait commencé à expérimenter sur son album précédent, « Court and Spark ». Sur le plan lyrique, cependant, Harry’s House est un commentaire dévastateur sur les rôles des sexes dans les banlieues nord-américaines des années 1970 : des femmes frustrées qui s’ennuient et qui s’occupent du nid familial tandis que des hommes actifs poursuivent leur carrière pour que le couple puisse suivre les tendances.

L’imagerie lyrique est du pur Joni, une combinaison originale de symbolisme du papier (ventes financières, papier peint, magazine House and Gardens) et d’imagerie du poisson (les taxis en tant que poissons, les filets de pêche, Jonas et la baleine, la pêche au mari). En quelques lignes bien choisies, Mitchell esquisse un portrait accablant du rythme effréné de la journée de l’homme d’affaires, contrastant avec la journée non productive de l’épouse, passée à lire des magazines de décoration et à imaginer des façons de dépenser le salaire de son mari.

La reprise par Mitchell du standard jazz Centerpiece vient compléter Harry’s House, les deux chansons peignant ensemble des images très contrastées.

Vingt ans après la sortie de « Hissing of Summer Lawns », Mitchell a inclus Harry’s House/Centerpiece dans la partie « Misses » de sa compilation « Hits and Misses ». Nous laissons à Mitchell et à ses auditeurs le soin de décider si la chanson a été un succès ou un échec, mais nous remercions Harry Styles de nous avoir aidés à redécouvrir ce joyau de Mitchell, dont le message stimulant résonne encore près de 50 ans plus tard.

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