Auteur et compositeur prolifique, il poursuit une carrière fructueuse dans les boîtes à chansons et les cabarets grâce à son entrain communicatif. Jusqu’aux années 1970, trente de ses chansons seront primées au palmarès québécois.
Riche d’une formation en chant classique, c’est à l’âge de 7 ans qu’André Lejeune, ce jeune prodige aux cheveux roux, est amené à se produire à la radio dans les églises, cathédrales, salles paroissiales et autres. À l’adolescence, alors que sa voix passe de soprano à ténor, il apprend la guitare et commence à composer des chansons. Puis, il se tourne résolument vers la chanson populaire et, avec un répertoire de chansons américaines, débute dans les cabarets au milieu des années 1950.
Lancée en 1957, la chanson Prétends que tu es heureux devient rapidement un grand succès, demeurant numéro 1 au palmarès pendant plusieurs mois. L’accueil réservé à Il suffit de peu de choses est équivalent et les appels se multiplient aux postes de radio, baromètres de la popularité du chanteur. Par contre, c’est la chanson Une promesse qui constitue encore le succès le plus marquant de sa carrière. Écrite en collaboration avec son ami d’enfance Guy Godin, cette chanson remporte le prix de la Meilleure composition canadienne au Grand Prix du Disque CKAC en 1959.
C’est en 1964 qu’André Lejeune ouvre la boite à chansons La Clé de sol, à Montréal, où se produisent plusieurs artistes de renom. À l’étage du Café des Artistes, jouxtant les édifices de Radio-Canada, on en diffuse l’émission radiophonique quotidienne En direct de la Clé de sol sur les ondes de CKLM.
Puis, c’est la télévision qui lui confie la barre de plusieurs émissions de folklore et de variétés ainsi que la production de plusieurs émissions thématiques. De 1966 à 1968 il anime avec Jean Coutu l’émission de télévision À la catalogne, puis fait un succès de la très populaire émission folklorique du samedi soir À la canadienne, sur les ondes de CFTM-TV, à Montréal. Dans le même élan, il co-anime l’émission de télévision quotidienne Diner-chaud et fait partie des invités prisés d’émissions populaires comme Allo Boubou, les Démons du midi et Ad Lib. André Lejeune fait ensuite le saut à la Société Radio-Canada et y devient animateur de l’émission Entrez la visite, au milieu des années 90.
De 1977 à 1981, il dirige la compagnie de disques Colibri, produisant de jeunes artistes de la relève, et plus tard (1990), les disques Son d’Or. En 1983, il acquiert et gère sa propre boîte à chansons, Le Patriote à Lejeune et, au fil des ans, fonde de nombreux autres établissements où on peut manger, boire et, évidemment, chanter.
Pendant quelques années, il se spécialise dans le domaine folklorique, publiant le magazine Chanson populaire, produisant les albums Soirées québécoises, puis Festin folklorique en 1981, pour diriger ensuite le Festival international de la chanson et de la musique folklorique à Longueuil, puis à Marieville, au théâtre dont il s’est porté acquéreur en 1997. Nombreux sont les jeunes spectateurs qui l’y ont découvert comme auteur, comédien, humoriste, chanteur, metteur en scène et producteur de comédies musicales.
Au fil des ans, les chansons d’André Lejeune ont été reprises par nombreux artistes, dont Estelle Caron, Marthe Fleurant, Willie Lamothe, Les Masques d’or, Lionel Renaud, Pierre Robyn et, tout récemment, Cindy Daniels, qui a repris le succès Une Promesse, redevenu numéro 1 au palmarès en 2006, près de 50 ans après sa création.
Professionnel de la scène, de la radio et de la télévision, membre doyen de l’Union des artistes, André Lejeune a été acclamé des milliers de fois sur les petites et grandes scènes du Québec où il continue toujours, grâce à son répertoire varié et à son intensité, à insuffler un maximum d’énergie.