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Gilles Vigneault

Année de l'intronisation: 2006
Origine: Natashquan, Québec
© Photo Credit SOCAN

Figure emblématique du Québec, Gilles Vigneault, poète, éditeur, homme de théâtre et de cinéma, est salué par toute la francophonie comme auteur-compositeur-interprète.

Après son cours classique au Séminaire de Rimouski, Vigneault s’inscrit en littérature à l’Université Laval, fonde la revue de poésie Émourie et, en 1953, sa licence ès lettres en poche, se produit avec la Troupe des Treize qui, cinq ans plus tard, remporte le trophée Calvert au Festival national d’art dramatique de l’Est du Québec. Il assume la direction de la troupe jusqu’en 1960 et signe les mises en scène.

En décembre 1958 survient une rencontre déterminante pour l’avenir de Vigneault : lors d’une soirée de poésie à l’Arlequin, une boîte à chansons de Québec, le folkloriste Jacques Labrecque le découvre et décide d’enregistrer ses premières chansons dites « à personnage », comme Jos Hébert, Ti-Paul la Pitoune et Jos Montferrand. Le succès est immédiat. Quelques années plus tard, Gilbert Bécaud, de passage au Québec, lui empruntera à son tour Natashquan, un hommage rendu par le poète à son village natal.

1959 est une année particulièrement fertile. Vigneault écrit d’autres chansons pour Jacques Labrecque, fonde les Éditions de l’Arc où il publie Étraves, son premier recueil de poèmes,tient le rôle principal du film La canne à pêche de Fernand Dansereau (ONF, 1959) et conçoit la série pour enfants Le grand duc (SRC, 1959-1963).

Le 5 août 1960, sur la scène de la Boîte à chansons de Québec, Gilles Vigneault chante pour la première fois en public. La salle lui fait un triomphe. L’année 1960 marque également le début de sa collaboration avec son fidèle pianiste Gaston Rochon. L’année suivante, il rencontre Georges Brassens et Catherine Sauvage, qui sera la première chanteuse à ajouter ses chansons à son répertoire. Vigneault parcourt la province avant de se produire en avril 1961 au Chat noir, à Montréal, dont le directeur artistique est Claude Léveillée et avec qui il amorce une collaboration féconde. Au tout début de 1962, il enregistre son premier album, qui remporte le Grand Prix du disque canadien, décerné par la station radiophonique CKAC.

Gilles Vigneault reçoit le Grand Prix du Troisième Congrès du spectacle en 1963. Début novembre, il donne son premier récital à la Comédie canadienne. En mai 1964, il participe au Gala de l’indépendance au Forum de Montréal. Interprétée par Pauline Julien, sa chanson Jack Monoloy obtient le deuxième prix au Festival de Sopot, en Pologne. Vigneault écrit l’historique pièce Mon pays pour le film d’Arthur Lamothe, Il a neigé sur la Manicouagan. La chanson, interprétée par Monique Leyrac, décroche en 1965 le premier prix au même festival, est primée à Ostende, en Belgique, et remporte le prix Félix-Leclerc au Festival du disque. Cette même année, il compose le thème du film Poussière sur la ville d’Arthur Lamothe et est récipiendaire du prix du Gouverneur général pour son recueil de poèmes Quand les bateaux s’en vont.

En 1966, la Société Saint-Jean-Baptiste lui décerne le prix Calixa-Lavallée et lui consacre, tout comme à Monique Leyrac et à Félix Leclerc, un char allégorique lors du défilé des fêtes de la Saint-Jean. Vigneault écrit Chanson des enfants pour la pièce Hier les enfants dansaient de Gratien Gélinas. En septembre, Jack Monoloy fait l’objet d’un ballet créé par Georges Reich au théâtre de la Comédie canadienne. Après avoir enregistré un album à Paris, Vigneault fait ses débuts en octobre à Bobino avec Pauline Julien.

L’album La Manikoutai est lancé à Montréal en 1967. Dans le sillage de la visite historique du général de Gaulle, l’Olympia consacre trois soirées en septembre aux nouveaux talents francophones d’outre Atlantique. Gilles Vigneault s’y produit pour la première fois. Il revient en France l’année suivante et fait la première partie du spectacle de Serge Reggiani, dans le cadre d’une tournée de trente villes européennes. Après avoir fondé les éditions Le Vent qui vire, pour l’édition des textes et de la musique de ses chansons, Gilles Vigneault lance l’étiquette L’Escargot pour la publication de ses disques en France. En juillet 1969, il participe au Festival de folklore Mariposa et se produit au Massey Hall, à Toronto.

Nous sommes maintenant en 1970; Vigneault remporte le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros pour son album européen Du milieu du pont (1969). En juin, il chante à l’Exposition universelle d’Osaka, au Japon. Surviennent les événements d’octobre qui vont le marquer profondément. Son engagement politique s’intensifie et il participe à de nombreuses manifestations indépendantistes, comme le spectacle Poèmes et chants de la résistance, présenté au Gesù en 1971. Il enregistre également Lettre de Ticul Lachance à son premier sous-ministre, où il s’en prend sans ménagement au premier ministre de l’époque.

Les spectacles et les tournées s’enchaînent sans répit. En 1973, Vigneault présente, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts de Montréal et au Grand Théâtre de Québec, son spectacle Le temps qu’il fait sur mon pays, dont les connotations nettement politiques n’échappent à personne. En août de l’année suivante, à l’occasion de la Super francofête (album J’ai vu le loup, le renard, le lion), il chante avec Robert Charlebois et Félix Leclerc devant 130 000 personnes réunies sur les Plaines d’Abraham, à Québec. Toujours en 1974, il se produit dans plusieurs villes canadiennes, dont Ottawa, Edmonton, Winnipeg et Toronto. Enfin, inspiré de plusieurs de ses chansons, le ballet Tam Ti Delam est créé par Brian Macdonald et présenté par les Grands ballets canadiens dans une version instrumentale d’Edmund Assaly en novembre 1974.

Lors du spectacle de la Fête nationale de 1975 sur le Mont-Royal, Vigneault sort de sa retraite sabbatique et crée l’immortelle Gens du pays, immédiatement adoptée par tout le Québec et qui n’a pas pris une seule ride depuis. Cette même année, l’Université Trent de Peterborough, en Ontario, le nomme docteur honoris causa ès lettres. Il participe en juin 1976 au spectacle Une fois cinq avec Robert Charlebois, Yvon Deschamps, Jean-Pierre Ferland et Claude Léveillée. L’album éponyme enregistré pendant le spectacle est couronné l’année suivante par un prix de l’Académie Charles-Cros.

En pleine gloire, Gilles Vigneault donne, en 1977, 50 spectacles à Bobino, à Paris, et presque autant au Théâtre du Nouveau Monde, à Montréal. Les tournées européennes se succèdent. Le chanteur est fait Chevalier de l’Ordre de la Pléiade, institué par l’Assemblée parlementaire de la francophonie; il sera élevé au grade d’Officier en 2005. Au Québec, il reçoit le Prix du Québec Denise-Pelletier (qui lui sera attribué une seconde fois en 1983), tandis que l’Université du Québec à Rimouski lui décerne, en 1979, un doctorat honorifique.

À partir de 1978, il accordera une attention toute spéciale au jeune public en enregistrant sur disques des contes pour enfants, notamment Les quatre saisons de Piquot (1979) et Quelques pas dans l’univers d’Éva (1981). Ces deux derniers remportent le prix In Honorem de l’Académie Charles-Cros en 1984.

Vigneault continue d’écrire, de donner des spectacles, d’enregistrer des disques et de partir en tournée. Pendant ce temps, les distinctions ne cessent de s’accumuler : en 1985, René Lévesque le fait Chevalier de l’Ordre national du Québec, la France lui décerne la Légion d’honneur, l’ADISQ lui remet le Félix Témoignage lors de son gala annuel et l’Université York, en Ontario, le nomme docteur honoris causa.

L’année suivante, Vigneault présente à Paris son spectacle Le temps de dire, qu’il reprendra 250 fois au cours d’une tournée européenne de deux ans. avant de le jouer au Théâtre du Nouveau Monde, à Montréal. En 1987, il reçoit la médaille Jacques-Blanchet pour la qualité de son oeuvre, un prix Génie pour sa chanson Les îles de l’enfance, écrite pour le film Équinoxe et est la vedette du film Tinamer. Mon pays remporte le concours de la plus belle chanson québécoise, concours organisé par le réseau Radio Mutuel.

Nouvelle série de distinctions : en 1988, Vigneault se voit décerner par la France le prix Henri-Jousselin pour l’ensemble de ses chansons et la médaille Gloire de l’Escolle par l’Université Laval. En 1989, 4000 choristes réunis aux Choralies de Vaison la Romaine entonnent avec lui plusieurs de ses compositions. En avril 1990, pour souligner ses 30 ans de carrière, Paris organise une semaine d’hommages. On lui remet les insignes d’Officier des Arts et des Lettres et la Médaille de Vermeil de la ville de Paris, ce à quoi viennent s’ajouter un autre prix de l’Académie Charles-Cros pour son coffret regroupant cent une de ses chansons (clin d’oeil à la loi 101 qui a fait du français la langue officielle du Québec) et un doctorat honorifique de l’université Lumière de Lyon.

En 1991, Gilles Vigneault signe avec Marcel Sabourin la pièce pour enfants Titom, présentée à la Place des Arts. Avec sa nouvelle chanson Un monde finit, il triomphe en 1992 au Festival d’été de Québec où il reçoit le prix Hommage pour l’ensemble de son oeuvre. Quelques jours plus tard, il soulève à nouveau la foule lors du méga concert Montréal ville francophone, présenté devant 70 000 personnes au Parc des Îles à Montréal, dans le cadre du 350e anniversaire de la ville. L’année suivante lui sont décernés le Prix spécial de l’Union des artistes et, à nouveau, le prix du Gouverneur général. En outre, la SOCAN lui décerne le prix William Harold Moon, la plus haute distinction attribuée à un auteur-compositeur canadien. L’année 98 se termine par la parution d’Au doux milieu de vous, album synthèse de ses 40 ans de chansons et Le Cirque, un album de gravures de Jean-Paul Riopelle, accompagnées de textes inédits de Gilles Vigneault. Cette oeuvre d’art a été tirée à 108 exemplaires dont 75 sont numérotés de 1 à 75.

À la sortie de son album Au bout du coeur, en août 2003, Gilles Vigneault se demande si celui-ci ne sera pas le dernier, à l’heure de l’Internet et des nouvelles possibilités de diffusion. Il revient en France en mars 2004 avec un nouveau spectacle. En cours d’année, l’Université du Québec à Montréal lui remet, elle aussi, un doctorat honorifique. Son recueil Les chemins de pieds, est publié à l’automne 2004. Parallèlement, il y a aussi parution du livre-disque illustré pour enfants Un dimanche à Kyoto, alors qu’il poursuit sa tournée dans plusieurs villes du Québec avec son spectacle Au bout de cœur, qu’il présente en Europe en 2005.

Chansonnier émérite acclamé sur les plus grandes scènes du monde, Gilles Vigneault est un créateur prolifique quasi infatigable. C’est sans contredit une figure légendaire du Québec et l’enfant chéri de ses compatriotes.

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Gilles Vigneault est intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens (PACC)
Gilles Vigneault est intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens (PACC) par Pierre Curzi à la cérémonie d’intronisation en 2006.
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