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David Foster : Les succès intemporels et la complexité de la réussite artistique

Blogue

Par Karen Bliss

Le producteur canadien David Foster, qui a notamment collaboré avec Andrea Bocelli, Céline Dion, Josh Groban, Christina Aguilera, Madonna, Michael Jackson, Stevie Wonder et Whitney Houston, est aussi, nous le savons tous, un auteur-compositeur à succès intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens et au Panthéon des auteurs et compositeurs américains. Il a également été nommé trois fois pour l’Oscar de la meilleure chanson originale.

Très souvent récompensé et honoré, ce Canadien a également reçu les plus hautes distinctions du pays pour un citoyen ; l’Ordre du Canada et le titre d’Officier de l’Ordre du Canada. Il a également été intronisé au Panthéon de la musique canadienne et à l’Allée des célébrités canadiennes, et l’industrie américaine lui a décerné une étoile sur le Hollywood Walk of Fame. Sa collection comprend six JUNOs, 16 Grammys, un Emmy et un Golden Globe.

Parmi ses chansons, citons « After the Love Has Gone », « I Have Nothing », « Look What You’ve Done to Me », « The Prayer » et « You’re the Inspiration ». Il a aussi coécrit « St. Elmo’s Fire (Man in Motion) » et le simple caritatif « Tears Are Not Enough ».

Le 11 septembre 1982, il a atteint la première place du Billboard’s Hot 100 avec « Hard to Say I’m Sorry » de Chicago, qu’il a écrite avec le chanteur du groupe, Peter Cetera. Le titre est resté en tête du palmarès pendant deux semaines et a été certifié disque platine à la fin de l’année (1 million d’exemplaires).

La colossale power ballade, reconnue pour avoir été produite sans les cuivres caractéristiques du groupe, a été jouée par lui-même, accompagné de quelques musiciens de séance sur plusieurs instruments. Le documentaire de 2019, David Foster : Off the Record, réalisé par le Canadien Barry Avrich, aborde les relations conflictuelles que Foster entretenait avec Chicago.

Dans une interview accordée à ce journaliste pour Billboard, Foster déclare qu’il ne sait pas quand son approche pratique en tant que producteur interfère avec l’intégrité et la personnalité d’un artiste, ou le caractère de la musique.

« Je sais que je m’attaque aux artistes faibles et que je me bats avec les artistes forts », explique-t-il. « L’exemple classique, je pense, du moins dans mon documentaire, est celui du groupe Chicago. Je voulais que Barry les interviewe parce que je savais qu’ils m’en voulaient. Je savais qu’ils n’aimaient pas ce que je leur avais fait parce que j’avais modifié leur son, mais ils ne vendaient pas de disques. Ils ne vendaient aucun disque. J’aimais le groupe et, dans mon esprit, je les ramenais à leur juste valeur et grandeur. C’était juste un peu plus doux que leur première réussite, mais ils sont passés de ne rien vendre à vendre des millions et des millions de disques avec moi. Mais ils ne sont pas contents. Ce n’est pas grave. Je comprends. J’étais un obsédé du contrôle. J’y suis allé, j’ai écrit les chansons, j’ai coécrit les chansons, j’ai joué de la basse, j’ai joué du piano, j’ai fait les arrangements, je leur ai dit ce qu’ils devaient chanter et ils étaient furieux. Je comprends ».

Dans le film, Céline Dion dit de Foster qu’il crée des chansons éternelles. Il a déclaré à Billboard : « Vendre trois disques ne m’intéresse pas. Je veux vendre au grand public ».

Lorsqu’on lui demande s’il associe le succès aux ventes, il répond par l’affirmative. « Pour moi, si le produit ne se vend pas, c’est un échec ».

Mais s’il s’agit d’une œuvre d’art exceptionnelle? « Peut-être pas. Peut-être qu’elle ne l’était pas. Peut-être qu’elle ne s’est pas vendue parce que c’était une merde », répond Foster.

« Je veux dire, c’est ce qui est étrange dans ce métier : vous travaillez et appliquez les mêmes principes tous les jours dans votre travail. J’étais très pointilleux à ce sujet, vous le faites, la chanson sort, c’est un succès, l’album sort et c’est un succès, puis vous travaillez avec un autre artiste, la chanson sort, c’est un succès, l’album sort et c’est un succès. Boom, trois fois de suite ».

« Puis vous le faites une quatrième et une cinquième fois, et rien. Cela vous fait vraiment douter de vous. J’ai fait tout ce que j’ai fait pour les trois derniers albums qui ont eu tant de succès, et ce truc s’est vendu à deux exemplaires. Qu’est-ce que c’est que ce bordel? C’est assez étrange. Et j’en ai connu beaucoup de ce genre. J’ai lu que Warren Buffett disait : “Si j’ai eu du succès, c’est parce que j’ai eu plus d’échecs que n’importe qui d’autre”. J’aime bien ça ».

 

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