Dimanche après-midi / Baie Sainte-Marie : Les deux classiques du groupe Cano intronisés au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens | Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens
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Michel Kendel, Marcel Aymar, Wasyl Kohut, Rachel Paiement, Mike Dasti, André Paiement, John Doer & David Burt (Photo: Marcel Aymar)

Dimanche après-midi / Baie Sainte-Marie : Les deux classiques du groupe Cano intronisés au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens

Communiqués de presse

Deux des grands classiques du groupe franco-ontarien Cano, « Dimanche après-midi » – écrite et composée par André Paiement – et « Baie Sainte Marie » – écrite et composée par Marcel Aymar, David Burt, John Doerr et Wasyl Kohut – seront intronisés au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens le samedi 19 juin dans le cadre du Gala Trille Or qui sera diffusé sur les ondes d’UNIS TV à 20h. Un medley des deux chansons sera interprété lors du gala par le duo Geneviève et Alain avec les participations de Marcel Aymar, John Doerr et Jason Hutt.

« C’est avec joie et avec une immense fierté que nous intronisons ces deux grandes chansons marquantes et incontournables de l’univers franco-canadien » a déclaré Nicholas Fedor, directeur du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens.

Cano s’est rapidement imposé comme un emblème de la présence francophone en Ontario avec l’album Tous dans l’même bateau paru en 1976. C’est aux sillons de cet opus, leur premier en carrière, que se logent les chansons « Baie Sainte-Marie » et Dimanche après-midi, cette dernière, une carte postale acheminée depuis Sturgeon Falls, la bourgade nord-ontarienne qui a vu grandir André Paiement.

« Dimanche après-midi »

André Paiement en signe les paroles, un texte inspiré par son emploi d’été comme sacristain à l’église française catholique du village, la plus vaste et imposante des environs. C’est lui qui sonnait les cloches et travaillait, en quelque sorte, comme homme à tout faire en ce lieu saint.  « Comme moi, mon grand frère était bedeau, se souvient Paul Paiement. « André se levait le matin, il allait à l’église, il ouvrait les portes et puis là, il sonnait la cloche qu’on entendait dans toute la ville. Puisqu’il n’y avait rien à faire, parce que tous les commerces de la ville étaient fermés sauf le moulin, il s’assoyait sur la passerelle entre l’église et le presbytère pour fumer une cigarette en attendant que la messe se termine. Il y avait quatre messes le dimanche! On n’assistait quand même pas à chacune d’entre elles… On attendait que les gens sortent, puis on allait tirer sur les cordes pour faire sonner les cloches. La chanson, ça décrit ça. »

Au fil des trois minutes et quarante et une secondes que durent l’enregistrement original, l’auteur et vocaliste André Paiement s’adresse à quelqu’un dont il s’ennuie manifestement et qu’il tutoie dans un élan poétique.

« Si tu étais ici / Je ferais cesser l’orage / La pluie qui claque sur le pavé / J’ai envie d’aller marcher. » Les célébrations ecclésiastiques terminées, on l’imagine sans mal errer entre les rues de Sturgeon Falls, un parapluie en main et en pensant à celle qu’il l’aime.  « Le ‘’tu’’, c’est pour sa blonde, je pense que c’était écrit pour son premier amour » divulgue Paul Paiement. « Ils sont sortis ensemble longtemps. C’était une fille de la place. […] Elle s’appelait Viviane, mais je dois admettre que je ne peux pas garantir que c’était elle qu’il avait en tête quand il a composé la chanson. Je sais que plusieurs femmes de Sturgeon Falls réclament être la cible de la chanson En plein hiver, la piste 6 du même album. Si vous saviez combien de femmes! Des femmes qui ont aujourd’hui une soixante-dizaine d’années… »

Dimanche après-midi, de par ses accents country et sa structure pop, tranche délicatement avec les autres pièces à prédominance prog rock qui meublent le répertoire de Cano.  « Moi, je pense que cette influence-là vient de Buffalo Springfield, l’un des premiers groupes de Neil Young. C’est dans ce style acoustique-là. J’ai d’ailleurs un enregistrement d’André qui chante une des chansons de Buffalo Springfield, I Am a Child. »

« Baie Sainte-Marie »

C’est l’histoire d’une chanson qui transporte jusqu’aux berges de la Nouvelle-Écosse, de la huitième et dernière plage d’un disque qui créera un précédent dans l’histoire de la musique francophone hors Québec. Quand Baie Sainte-Marie sort en 1976, le groupe Cano est sur le point de connaître une percée fulgurante partout au Canada.

Écrite à la gloire du père de Marcel Aymar, guitariste et vocaliste au sein de Cano, Baie Sainte-Marie s’est en fait élaborée à huit mains. « Baie Sainte-Marie c’est vraiment la première chanson qu’on a composée en gang, se souvient Marcel Aymar. J’ai amené mes idées, la mélodie et les paroles. De ça, on a commencé les arrangements. Avec Cano, c’est certain que nos chansons ne duraient pas trois ou quatre minutes! »

David Burt, John Doerr et Wasyl Kohut sont ceux qui, au détour du local de répétition du groupe, ont ajouté leur grain de sel au morceau. La pièce s’ouvre sur les cris des goélands qu’on s’imagine croisés au bord de l’eau, des chants maritimes et stridents que Kohut a su recréer au violon. Or, Baie Sainte-Marie sonde des profondeurs qui n’ont rien d’aquatiques. C’est une chanson qui ramène Aymar aux rives de Meteghan et au parfum du poisson de son enfance, mais par le biais de la tendresse qu’il porte à son père. « Le vent de l’Acadie, c’est mon père / Dans mon père / Je peux tellement me voir / Je veux le remercier/ Pour ce qu’il m’a donné » Il en va d’un hommage, d’une déclaration d’amour filial à l’endroit de celui qu’il a quitté pour voler de ses propres ailes.

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