Alanis Morissette, connue pour ses chansons autobiographiques sans concession, a ouvert la voie à toute une génération d’artistes depuis la sortie de son incontournable « Jagged Little Pill » en 1995. Ses neuf albums en studio et ses trois albums en spectacle se sont écoulés à plus de 60 millions d’exemplaires à ce jour. Née à Ottawa en 1974, le premier enregistrement d’Alanis Nadine Morissette est le simple indie électro-pop Fate Stay With Me en 1987. Leslie Howe, du groupe One to One d’Ottawa, l’a présentée à John Alexander (du groupe Octavian d’Ottawa), qui l’a signée chez MCA Records. Avec Howe comme coauteur et producteur, Morissette a lancé son premier album éponyme, « Alanis », en 1991. Le projet a été certifié Platine au Canada et a permis à Morissette, maintenant âgée de 18 ans, de remporter son premier JUNO, celui de la chanteuse la plus prometteuse, pour le simple « Too Hot ».
Après son deuxième album – le disque d’or « Now Is The Time » – Morissette s’est installée à Los Angeles où elle a signé avec la maison de disques Maverick Records de Madonna. Sa première parution internationale a été l’explosif projet alt rock « Jagged Little Pill », une exploration candide de l’odyssée personnelle d’une jeune femme écrite avec le producteur américain « grammyfié » Glen Ballard. L’album a atteint la première place du Billboard 200 en plus de nous donner trois simples qui ont atteint la première position du palmarès Modern Rock – You Oughta Know, Hand in My Pocket, and Ironic –, faisant ainsi de Morissette la première artiste à vendre plus de deux millions d’exemplaires au Canada.
La métamorphose de l’artiste dance-pop adolescente en auteure-compositrice mature de rock alternatif était mise en évidence par son nouveau style brut et nerveux. « Jagged Little Pill » a dominé les Grammy Awards en remportant le trophée de l’album de l’année et du meilleur album rock tandis que le simple You Oughta Know a remporté les prix de la meilleure performance vocale rock féminine et de la meilleure chanson rock. Cette domination s’est poursuivie au Canada où elle a remporté plusieurs JUNO incluant celui de la meilleure auteure-compositrice.
Fort de ce succès, « Supposed Former Infatuation Junkie » a dominé le palmarès Bilboard des albums dès sa sortie en 1998 et il remportera le JUNO du meilleur album. Le simple Thank U, finaliste aux Grammy Awards – et dont le vidéoclip montrait Morissette nue et exposée en public – est devenu numéro 1 au Canada, rejoignant ses succès précédents Ironic et You Learn.
Avec sa nouvelle image bien en place, Morissette a exploré les thèmes de l’autonomisation et de la découverte de soi par le biais d’une écriture explicitement autobiographique dans des chansons telles que Hands Clean, qui aborde l’impact des relations sexuelles à l’adolescence, ou encore Diagnosis, qui parle de sa propre dépression post-partum. « J’ai cet immense impératif existentiel d’écrire ces histoires qui sont très vraies et personnelles… l’écriture de chansons est pour moi très cathartique », expliquait-elle au magazine Forbes.
En 1998, Alanis remportera deux autres Grammy pour son simple Uninvited. C’est pour son projet « Under Rug Swept » – qui a lui aussi atteint le #1 dès son lancement – qu’elle commence à se produire et elle remportera d’ailleurs le JUNO de la productrice de l’année pour son travail. D’autres récompenses suivront : JUNO de l’album pop de l’année pour « Flavours of Entanglement » en 2009 et son 15e JUNO pour « Such Pretty Forks in the Road » en 2021.
En 2019, la première de « Jagged Little Pill », la comédie musicale à succès sur Broadway, a eu lieu et ce projet remportera le Grammy du meilleur album de théâtre musical ainsi que le Tony du meilleur livret de comédie musicale.
Morissette cite comme influences les œuvres très personnelles de Joni Mitchell, Tori Amos, Sinead O’Connor et George Michael : « Ce sont tous des artistes qui chantent leurs vérités avec toute leur âme… Je pense aussi à Etta James ou Leonard Cohen. » À son tour, Morissette a été citée comme influence d’artistes telles qu’Avril Lavigne, Pink, Katy Perry, Serena Ryder et Beyoncé.
Alanis Morissette encourage tous les auteurs-compositeurs à tenir un journal intime. En entrevue avec SongwriterUniverse, elle disait : « Pendant le 24 à 48 mois entre deux albums, je remplis deux ou trois carnets. Lorsque j’ai écrit quelque chose dans mon journal qui pourrait être une idée pour une chanson, je mets une étoile à côté ». Elle qui a remporté le BMI Award à cinq reprises affirme qu’elle préfère écrire lorsqu’elle est en studio : « je trouve que le studio est l’endroit idéal pour capter ce premier jet créatif et émotionnel. »
Morissette a son étoile sur le Canada’s Walk of Fame et elle a été intronisée au Panthéon de la musique canadienne.
Pour elle, le lien qu’elle a avec son public lorsqu’elle est sur scène est une véritable passion. « Depuis que je suis toute petite, la seule constante c’est que je me vois chanter aux quatre coins de la planète », dit-elle en riant. « Je vais continuer jusqu’à ce que les gens en aient assez de me voir, et me connaissant, je vais probablement continuer malgré ça. »
En dehors du monde du spectacle, Alanis est active dans la promotion de la santé mentale, de l’autonomisation des femmes, ainsi que du bien-être spirituel et physique. En 2016, elle a lancé « Conversation with Alanis Morissette », un podcast qui propose des conversations avec divers auteurs, médecins, éducateurs et thérapeutes respectés qui abordent un large éventail de sujets psychosociaux allant de la spiritualité à la guérison en passant par le développementalisme et l’art. Militante caritative dévouée, elle a soutenu de nombreuses causes axées sur l’autonomisation, l’art, la guérison psychologique et spirituelle, les relations et les causes environnementales, ce qui lui a valu de recevoir le Global Tolerance Award des Nations Unies. Alanis a également été récompensée par le prix Patrick Lippert de Rock the Vote pour son dévouement aux causes qui rendent le monde plus sûr pour les jeunes, notamment le concert de bienfaisance Groundwork, pour The Act to Reduce Hunger, ainsi que plusieurs collectes de fonds pour le contrôle des armes à feu et l’aide aux victimes du 11 septembre. Avec Harville Hendrix, John Gottman, Sue Johnson et le Dr Dan Siegel, Alanis a fondé la Relationships First Organization, qui donne aux gens les moyens de communiquer sans critique, d’écouter sans jugement et de se connecter à travers leurs différences.
