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Ron Hynes

Année de l'intronisation: 2020
Origine: St. John's, Newfoundland
7 décembre 1950 – 19 novembre 2015

Demandez à n’importe quel auteur-compositeur de Terre-Neuve qui est son modèle, et la réponse sera immanquablement et sans hésitation : Ron Hynes. Adoré à la grandeur de sa province natale et d’un bout à l’autre du Canada, le prolifique Ron Hynes s’est forgé la réputation d’être le grand-père de la culture terre-neuvienne.

« L’Homme aux mille chansons », Ronald Joseph Robert Hynes, est né en 1950. Enfant, dans la petite bourgade de pêche de Ferryland, il a baigné dans les traditions irlandaises de la musique et des contes tout comme dans le country de Hank Williams et Johnny Cash.

C’est en 1972 qu’il enregistre, à Halifax, son influent premier album intitulé « Discovery » — le premier album par un artiste de Terre-Neuve entièrement composé de chansons originales — qui permettra aux amateurs de musique des provinces maritimes, de l’Ontario et d’ailleurs de découvrir sa musique roots-country. Il a également composé de la musique pour The Mummer’s Troupe, tourné avec le groupe folk-comique The Wonderful Grand Band de 1978 à 1983, fait des apparitions au cinéma et à la télé et été la vedette du spectacle « Hank Williams: The Show He Never Gave ».

Il est devenu un personnage plus grand que nature sur le circuit de la côte est avec son chapeau à larges rebords légendaire et ses chansons enracinées dans la vie quotidienne de Terre-Neuve.

Son auditoire des maritimes, et au-delà, s’identifiait aux puissantes compositions de Hynes comme Back Home on the Island, St. John’s Waltz et la triste ballade Atlantic Blue au sujet de la tragédie du Ocean Ranger. En entrevue avec le magazine FYI Music News, l’auteur-compositeur de l’Île-du-Prince-Édouard Lennie Gallant a expliqué en ces mots l’impact de Ron Hynes : « C’est probablement la première fois que j’entendais quelqu’un chanter au sujet d’une petite ville de pêcheurs de la côte est de façon totalement originale et qui, à l’intérieur d’une petite chanson de trois minutes et demie, parvenait à exprimer la colère, la tristesse, l’humour, la passion, la poésie et l’immensité de la fierté insulaire ».

Durant les années 90, Hynes s’est assuré une popularité à l’échelle nationale avec des albums solo sur étiquette EMI, puis sur le label indépendant Borealis Records et ses chansons Cryer’s Paradise, No, Kathleen, Roy Orbison Came On et Godspeed ont été autant de succès country au Canada. À mesure que sa popularité grandissait, Hynes est monté sur scène dans d’innombrables festivals folk, ainsi que sur la Colline Parlementaire, lors des Jeux olympiques de 2010 à Vancouver et dans le cadre d’une tournée irlandaise.

La chanson la plus connue de Hynes est sans doute l’évocatrice Sonny’s Dream, écrite en 1976, et qui parle de l’isolement de la vie sur « The Rock » et de l’attrait du monde extérieur. Désormais reconnu comme un classique du répertoire folk, « Sonny’s Dream » a été enregistrée au Canada par Allison Crowe, Corey Hart, Ryan’s Fancy, Great Big Sea, Stan Rogers, Valdy et John McDermott, tandis qu’ailleurs dans le monde, elle a été chantée par la gagnante de nombreux Grammys, Emmylou Harris, par les Irlandais Mary Black, Phil Coulter et Christy Moore et aussi loin qu’en Nouvelle-Zélande par Hayley Westenra.

Hynes a également reçu le Genie Award de la meilleure chanson originale pour The Final Breath tirée du film « Secret Nation » et trois East Coast Music Awards en 1994 — soit enregistrement masculin et enregistrement country de l’année pour son album « Cryer’s Paradise » et chanson de l’année pour Man of a Thousand Songs, une pièce épurée et autobiographique où il dévoile sa toxicomanie.

Il remportera deux autres ECMA, enregistrement country et album de l’année, pour son album « Get Back Change » lancé en 2003. Cet album incluait la touchante chanson No Change in Me, écrite en 1995, au sujet de la dure réalité économique de la vie dans un village de pêche après l’épuisement de stocks de poisson : « I don’t want to leave, but you can’t live for free; You can’t eat the air and you can’t drink the sea » (librement : « je ne veux pas partir, mais la vie n’est pas gratuite ; tu ne peux pas manger l’air et tu ne peux pas boire la mer »).

L’admiration de ses pairs ne cessait de grandir et il a reçu de nombreux prix et distinctions dont le Prix National de la SOCAN, la médaille du jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II, ainsi que d’autres remis par sa ville natale et la province.

Tout comme Gallant, Alan Doyle, du groupe Great Big Sea, est un admirateur de Hynes et il a un jour dit « la musique de Ron est empreinte de vérité, de cœur et de poésie et il a inspiré une pléthore d’auteurs-compositeurs de ce coin du monde ». Le très respecté journaliste musical Larry LeBlanc a dit de Hynes qu’il est « sans l’ombre d’un doute le meilleur auteur-compositeur du Canada » tandis que Shelagh Rogers de la CBC a dit qu’il s’agit d’« un de nos plus grands conteurs ».

Lorsqu’il a succombé à un cancer en 2015, Ron Hynes avait contribué de manière incalculable au patrimoine culturel de Terre-Neuve.

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