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Célébrer 45 ans d’écriture de chansons : Tom Cochrane revient sur son intronisation au Panthéon des auteurs compositeurs canadiens

Nouvelles du PACC

Article par Karen Bliss | 10 octobre 2024

À 71 ans, Tom Cochrane ne pourrait pas se sentir plus reconnaissant qu’après avoir été intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens le 28 septembre 2024 au Massey Hall à Toronto.

« Je me souviens que j’avais prononcé le discours d’intronisation pour Gordon [Lightfoot en 2003] et juste ça c’était tout un honneur. J’ai chanté “Early Morning Rain” et après j’ai chanté “American Woman” avec Big Wreck pour les Guess Who en 2005, et à travers tout ça, cet événement est devenu vraiment majeur », dit l’artiste.

Tom Cochrane a l’habitude des prix et intronisations, lui qui a reçu de nombreux JUNOs et qui est membre du Panthéon de la musique canadienne et de l’Allée des célébrités canadiennes, mais cette intronisation du PACC est spéciale parce qu’elle reconnaît ce qui lui a permis d’avoir une carrière qui s’étend sur plus de 45 ans, ses chansons – des chansons comme « Life Is a Highway », « Big League » et « Lunatic Fringe », qui sont toutes devenues incontournables dans la culture pop canadienne.

Bien que l’auteur-compositeur-interprète né au Manitoba et établi en Ontario ait commencé au bas de l’échelle dans les pubs et les bars comme bien des artistes, son succès a été immédiat et ininterrompu dès qu’il est devenu membre du groupe Red Rider en 1978. Leurs trois premiers albums – Don’t Fight It (1979), As Far As Siam (1981) et Neruda (1983) – ont tous été certifiés platine grâce à des succès comme « White Hot » (Top 50 aux États-Unis), « Don’t Fight It », « What Have You Got to Do », « Lunatic Fringe » et « Young Thing, Wild Dreams (Rock Me) ».

Au cours des années qui ont suivi, Cochrane est devenu de plus en plus populaire et le groupe a changé de nom pour Tom Cochrane & Red Rider le temps de trois autres albums, un éponyme paru en 1986, Victory Day (1988) et The Symphony Sessions (1989), après quoi il a quitté le groupe pour continuer sa carrière en solo. Son premier projet, Mad Mad World (1991), a été certifié Diamant au Canada (1 million d’albums vendus), et on y retrouvait les simples « No Regrets », « Sinking Like a Sunset » et, bien entendu, « Life Is a Highway », qui a atteint la première position au Canada et la 6e position du Billboard Hot 100 aux États-Unis. L’album se vendra à plus de 6 millions d’exemplaires à travers le monde.

« Life Is a Highway » connaîtra une deuxième vie avec un auditoire beaucoup plus jeune lorsque le groupe country américain Rascal Flatts l’a reprise pour le film d’animation Cars de Pixar en 2006. Le groupe a également inclus la chanson comme pièce boni sur son album Me and My Gang paru en 2006. Lors de la cérémonie pour l’intronisation de Cochrane, l’ancien chanteur de Rascal Flatts, Gary LeVox, s’est déplacé pour chanter le succès et Tom est monté sur scène pour l’accompagner.

Karen Bliss s’est entretenue avec Tom Cochrane au sujet de son intronisation, de la confiance qu’il a envers son auditoire et à savoir si c’est lui qui a trouvé la métaphore que la vie est une autoroute.

Qu’est-ce que cette intronisation représente pour toi vu qu’elle est fondée sur l’ensemble de ton œuvre en tant qu’auteur-compositeur?

C’est la plus touchante. C’est un honneur. Je suis très reconnaissante de la carrière que j’ai eue et du soutien que j’ai reçu, mais je suis un auteur-compositeur avant tout. Sans chanson, il n’y a rien. Sans scénario il n’y a pas de pièce de théâtre. Sans livre, il n’y a pas de scénario. La chanson, c’est le livre. C’est ce qui contribue à notre culture. Sans la chanson, tu as beau être le meilleur musicien du monde, ça ne veut rien dire. Pour moi, l’écriture de chansons est à la base de tout. La partie tire à sa fin, je dois sûrement être parmi les plus vieux intronisés.

Tu es maintenant dans ta soixante-dizaine et toute ta vie adulte, tu as été artiste et joué de la musique. C’est quand même une belle façon de vivre, n’est-ce pas?

Oui, vraiment. Tellement.

Tu as dû vivre des moments très spéciaux en tournée, rencontré des gens qui te racontent comment tes chansons les ont touchés?

Je dis souvent que ce sont ces moments-là qui sont spéciaux. Ce sont ces moments qui te touchent et te font sentir que ce que tu fais est plus qu’un gagne-pain. Ce que je veux dire, c’est que le fait de gagner ta vie en étant un musicien professionnel est un effet secondaire d’écrire des chansons qui viennent du cœur et tu espères qu’elles vont toucher les gens. Après, une fois de temps en temps, tu as la chance d’écrire une chanson qui touche plein de gens d’une façon exceptionnelle, comme « Life Is a Highway ». Elle fait sourire les gens. Elle les motive à accomplir quelque chose et à aller de l’avant. Je suis sincèrement choyé d’avoir écrit cette chanson en particulier. « Lunatic Fringe » est à l’autre bout du spectre. Elle est très fâchée et a un point important à transmettre.

À chaque fois que je joue ces chansons, quelqu’un vient me raconter comment telle ou telle chanson les a aidés à traverser un moment difficile ou comment elle leur rappelle quelque chose de profondément merveilleux qui leur est arrivé, ou encore comment cette chanson les fait sourire et dissipe une partie de leur énergie négative lorsqu’ils l’entendent à la radio. Si, en tant qu’auteur-compositeur, tu arrives à faire sentir les gens un peu moins seuls dans le monde, alors ton travail est fait, selon moi. Je pense que mon travail est fait avec certaines de ces chansons. Quand les gens me racontent certaines de ces expériences ou encore que quelqu’un est décédé et que cette personne voulait que ma chanson soit jouée à la cérémonie commémorative, tu réalises à quel point ils te font confiance.

Est-ce que « Lunatic Fringe » a été inspirée, à l’époque, par la remontée de l’antisémitisme?

Je vais répondre oui. C’est une chanson d’antiracisme en général, mais elle met l’accent sur l’antisémitisme en particulier. On ne laissera pas la négativité du racisme salir de nouveau le tissu de notre société après ce qui s’est passé dans les années 30 et 40. Je ne serai pas timide sur cette question.

Et c’est en train de se passer en ce moment même.

Oui, en effet. Il faut rester vigilants face à l’intolérance et au racisme, il faut prendre ça en main en tant que société. C’est le vieux dicton que l’histoire est condamnée à se répéter si on l’ignore. Il faut demeurer vigilants dans notre monde de plus en plus confus et en constante évolution. C’est tellement facile de tomber dans le tribalisme et de blâmer les autres pour nos problèmes.

« Life is a Highway » est ton plus gros « hit ». Savais-tu qu’il existe une carte de fête où c’est écrit « Life Is a Highway »? J’en ai acheté plusieurs.

Non j’ai pas vu ça! [rires]

Je ne t’ai jamais posé cette question avant, mais cette phrase, cette métaphore, ne semble pas avoir existée avant toi. C’est toi qui as trouvé ça?

The Band avait une chanson intitulée « Life Is a Carnival », mais « Life Is a Highway » c’est de moi.

C’est pas rien, parce que c’est devenu une expression populaire qu’on retrouve même sur une carte de fête!

Ouaip. J’ai dîné avec un ami à Kelowna (C.-B.) et il avait un associé qui venait d’Australie pour lancer des entreprises là-bas en affiliation avec lui, et il m’a dit : « tu sais que c’est ce qu’on dit en Australie maintenant? Quand tu passes un moment difficile, tu dis “life’s a highway, mate”. En d’autres mots, lâche pas. » Ça m’a vraiment fait sourire et je trouvais ça vraiment cool. Donc, comme tu dis, c’est devenu un de ces dictons populaires que les gens utilisent pour exprimer le fait d’être positif et d’aller de l’avant, et d’essayer de ne pas laisser les obstacles sur la route te ralentir trop.

Je ne sais pas si quelqu’un t’en a parlé et je ne l’ai pas vu moi-même, mais récemment, « Life Is a Highway » a été utilisée dans le jeu télévisé Name That Tune. Apparemment, le concurrent a deviné la chanson et l’animateur a dit qu’il s’agissait de Rascal Flatts. C’est une émission américaine, alors j’imagine que ça arrive souvent.

Voici ce que je vais dire à ce sujet. Tout d’abord, les gars de Rascal Flatts sont les gars les plus classe de la planète. Je veux dire, ils ont invité plein d’auteurs à Nashville pour nous remettre des prix. Ils ont fait preuve d’une immense gratitude envers les gens qui ont contribué à leur succès. J’étais sincèrement honoré que Gary soit à la cérémonie d’intronisation pour la chanter. Je suis complètement ému par tout ça. Les gens me disent souvent « man, c’est dommage que Rascal Flatts ait volé ta chanson ». Mais moi je leur réponds tout le temps que j’aurais bien aimé qu’ils m’en volent quelques-unes de plus! Disons simplement qu’ils ont payé pour plusieurs pleins d’essence de notre autobus de tournée.

Te souviens-tu quand tu as vu ou entendu leur version dans Cars?

Oui. C’est fantastique qu’ils aient fait ça. C’est le plus grand honneur pour un auteur-compositeur lorsque d’autres artistes reprennent tes chansons parce que, de bien des façons, tu utilises cette chanson pour faire plaisir aux gens. Les artistes hésitent parfois à reprendre une chanson, mais les gars de Rascal Flatts l’ont reprise et c’est devenu un immense succès pour eux, alors c’est un grand honneur pour moi en tant qu’auteur-compositeur. J’adore leur version. C’est un de ces événements fortuits. Quand c’est arrivé, je ne les connaissais que de nom et j’ai dit « bah oui, ils ont ma permission de la reprendre pour le film » et je n’y ai pas repensé. Ç’a pris un bon moment avant que ça sorte, et tout à coup, quand le film est sorti, c’est devenu un succès massif à la radio.

Je t’écoute et il me revient des images en tête. Est-ce que je t’ai vu la chanter à l’émission de David Letterman?

Oui, on était à l’émission de Letterman. Il me semble qu’on a aussi fait « Big League » et « No Regrets ».

Ton dernier album remonte à 2015 avec Take It Home. Travailles-tu sur du nouveau matériel?

Je formule plein d’idées et j’ai beaucoup de ce que j’appelle des croquis. Je compare souvent, comme le faisait le grand Gordon Lightfoot, ce que je fais à de la peinture ou l’écriture d’un livre et j’ai plein de croquis, alors j’espère compléter un album au cours de la prochaine année. Je pense que c’est le temps parce qu’il s’est écoulé quelques années entre mes albums.

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