Toutes chansons intronisées
Improvisation d'une blues dans le Rustic Inn conduit à la création de cette chanson.
Câline de blues
  • Année de l'intronisation: 2015
  • Année de composition: 1971
Auteurs-compositeurs
Pierre Harel Lyricist
Gérald (Gerry) Boulet Composer
© Photo Credit SOCAN
Michel (Willie) Lamothe Composer
© Photo Credit SOCAN
Artistes
Offenbach
Un vendredi après-midi de décembre 1971, dans un petit hôtel de Saint-Sauveur-des-Monts, le Rustic Inn, un groupe rock de la Montérégie, près de Montréal, improvise un blues sur un «lead» de Michel Lamothe en attendant l’auteur-compositeur Pierre Harel, en retard.

Arrivé en coup de vent du chalet de sa copine Michèle Mercure après une chicane de jalousie, Harel entend ce qui semble être le refrain d’un bon «walking boogie», alors que Gerry Boulet chante «That’s why, that’s why i‘m singing the blues». «C’est quoi cette toune-là ?» demande Pierre aux autres. Gerry répond : «c’est rien. On s’amusait en t’attendant». Harel, excité d’enthousiasme répond : «Aye! Roulez-ça! N’arrêtez pas de la jouer!» Aussitôt, il se précipite à une table et se met à écrire « Câline de blues » en commençant pas le refrain : « L’aut’soir, l’aut’soir, j’ai chanté du blues / L’aut’soir, l’aut’soir ça l’a rendu jalouse ». C’est ainsi que cette chanson, devenue un classique du répertoire blues rock ayant établi la réputation internationale du groupe Offenbach, est née de la basse de Michel Lamothe, de la mélodie de Gerry Boulet, et de la plume de Pierre Harel.

Câline de blues d’abord enregistrée en janvier 1972 comme partie de la trame sonore du film de Pierre Harel, «Bulldozer», est parue sur le premier album d’Offenbach, Offenbach Soap Opera, sur étiquette Barclay, enregistré en mai 1972. La chanson a également été lancée en 45 tours sous le titre de Câline de doux blues. Le simple a aussi été lancé en France en 1973 avec la chanson Faut que j’me pousse sur la face B.

Câline de blues, chanson inhabituellement longue pour un simple, à plus de cinq minutes, est la complainte très romantique d’un bluesman dont la copine vient de le foutre à la porte parce qu’il passait trop de temps à jouer du blues. Les célébrissimes premières paroles de la chanson expriment bien la dépendance que peut entraîner ce genre musical : « Câline de doux blues, Câline de blues faut que j’te jouse ».

Câline de blues s’est rapidement imposée comme l’incontournable du répertoire d’Offenbach sur scène comme en studio. Elle est parue de nouveau en 1973 sur l’album du « sound track » de Bulldozer et une fois encore sur le simple intitulé Offenbach Avec Vic Vogel – Câline de blues lancé en 1979 avec Le Blues me guette sur la face B. Elle a également été utilisée comme l’une des deux chansons thème du film Bulldozer, l’autre étant Faut que j’me pousse. Tourné en partie dans un dépotoir de l’Abitibi, est un opéra rock où se déroule dans un monde marginal et sans espoir, l’histoire d’une famille de récupérateurs de carton ravagés par l’alcool et l’inceste.

Le premier disque Or d’Offenbach, Offenbach en fusion – un immense succès jazz-rock – comportait lui aussi une nouvelle version de la chanson, ce qui a permis à Offenbach de récolter trois Félix lors du Gala de l’ADISQ en 1980. Le groupe l’a interprétée lors de leur concert d’adieu en novembre 1985 qui a été lancé sur disque sous le titre Le dernier show, et on l’entend également sur leur album À fond de train live (1983). Lors d’un spectacle réunion en 2005 où Martin Deschamps était le chanteur invité, le groupe a interprété la chanson comme finale du spectacle.

Câline de blues a été salué de nombreuses fois, formellement et informellement. Elle a été certifiée Classique de la SOCAN en 2004 soulignant plus de 25 000 exécutions à la radio (un premier prix remis par des pairs pour Harel), le quotidien Montréal Gazette l’a incluse sur une liste des plus importantes chansons Québécoises et elle est interprétée dans tous les festivals de blues. Mais le plus grand honneur entre tous est sans aucun doute le fait que la locution « câline de blues » soit passée dans le langage courant, par exemple, lorsque l’on parle des blues hivernaux.

Câline de blues figure sur des compilations telles que 40 grands succès de la chanson populaire du Québec, Québec Rock 1970-1979, Les 20 plus grands succès Barclay, Les jalouses de blues, et Succès tout frais/Refreshing Hits (1975), où on la retrouve en compagnie de classiques du répertoire canadien tels que Born to be Wild, Last Song, et These Eyes. Des arrangements de la chanson ont été publiés pour la guitare solo, la voix, le piano et les orchestres jazz étudiants, et Richard Ferland a également orchestré et arrangé une version pour cuivres, guitare, basse, piano et percussions.
Gerry Boulet est mort d’un cancer en juillet 1990 et il a reçu un Félix Hommage à titre posthume la même année. Après plusieurs années au sein d’Offenbach, Pierre Harel, Roger Belval et Michel Lamothe – fils de la vedette du country Willie Lamothe – ont fondé en 1976 avec Donald Hince un autre groupe très populaire, Corbeau, qui prit son envol après l’arrivée de Marjolène Morin (Marjo) et de Jean Millaire. Après le départ de Marjolène et Jean en 1985, ils ont fondé le groupe Corbach, une fusion de Corbeau et d’Offenbach avec Michel Bessette et Robert Champoux. Corbach a repris la chanson

Câline de Blues dans chacun de ses spectacles pendant près de trente ans, jusqu’en 2014.

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Câline de blues - Antoine Gratton
Voyez Antoine Gratton et le Quatuor Orphée interpréter Câline de blues écrit par Gerry Boulet, Pierre Harel et Michel (Willie) Lamothe, dans le cadre d'une toute nouvelle série de prestations, Classiques Revisités, mettant en vedette les chansons qui seront intronisées au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens (PACC) en 2015.
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