La pièce a vu le jour un soir bien arrosé entre des amis inspirés par la vague des changements sociaux, mais surtout musicaux, des États-Unis. Charlebois était alors particulièrement influencé par ses récents voyages aux Antilles et en Californie. La muse de Claude Péloquin, Sophie Clément, était présente et devint la Sophie de la chanson. Louise Forestier a dit, en parlant de la chanson : Lindberg, ce fut vraiment une improvisation. Avec une gang autour du piano à trois heures du matin, où Péloquin avait cent flashs à la minute. Moi, je faisais des voix et du bruit avec ma bouche. » Pourtant, cette improvisation spontanée entre amis allait changer à jamais le paysage musical québécois.
La chanson Lindberg a brouillé les normes et a influencé un bon nombre d’artistes, de musiciens et d’auteurs-compositeurs, les exhortant à harmoniser une sonorité américaine à des paroles incarnant la réalité québécoise. Lindberg n’a laissé personne indifférent au Québec, au Canada et même sur d’autres continents, où la pièce a récolté plusieurs prix. Choquante pour certains, de par son langage populaire bariolé de jurons et avant-gardiste pour d’autres de par sa spécificité musicale et stylistique, Lindberg a remporté, entre autres, le Grand Prix du Festival de la chanson française de Spa, en Belgique et le Prix Félix-Leclerc au Festival du disque de 1969.
Robert Charlebois et Louise Forestier ont foulé les scènes du monde francophone, dont les planches de l’Olympia de Paris, avec l’air de Lindberg suspendu aux lèvres. Lindberg est l’une des chansons qui a étrenné L’Osstid’show en 1969, mettant en vedette Charlebois, Mouffe, Louise Forestier, Yvon Deschamps et le Quatuor de Jazz Libre du Québec. L’Osstid’show a, à son tour, renversé l’ordre établi dans la société artistique et culturelle du Québec, en combinant musique, humour et théâtre.
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