Écrite par Pierre Sénécal, la chanson met l’orgue, un instrument populaire dans les chansons pop et rock des années 60, à l’avant-plan musical. La pièce s’ouvre sur un motif d’orgue en mode mineur et passe abruptement au thème principal de la chanson juste avant que la voix fasse son entrée en scène, soutenue à son tour par des accords à l’orgue insistants, rapides et répétitifs.
Musicien autodidacte francophone, Sénécal a écrit les paroles de la chanson en anglais, car les autres membres du groupe étaient tous anglophones. Ces paroles sont en quelque sorte autant de variations sur le thème de la question “m’aimes -tu?” et de la réponse espérée, “Oui, je t’aime.” Le regard unique de Sénécal sur les différents visages que peut prendre l’amour, de l’enfance au vieil âge a permis à As the Years Go By d’être acceptée à bras ouverts par les radios et les palmarès middle-of-the-road.
As The Years Go By a été un ajout de dernière minute au premier album éponyme du groupe, enregistré à New York pour le label Columbia. Toutefois, le groupe ne croyait pas que cette chanson avait un potentiel de succès commercial et prévoyait lancer une autre chanson comme premier simple. Nul besoin de dire qu’ils ont été surpris que Columbia choisisse plutôt As The Years Go By. Ainsi, le simple, qui avait pour face B la pièce Days When We Are Free, a été lancé en juin 1970 et est rapidement monté au sommet des palmarès, en plus d’être certifié Or, puis Platine (au moins 100 000 exemplaires écoulés) au Canada, avant de s’inscrire dans les palmarès américains.
La chanson a passé 18 semaines au palmarès Billboard’s Hot 100, culminant à la position No 31, en plus de s’écouler à 1,5 million d’exemplaires aux États-Unis. Pendant ce temps, au Japon, elle est devenue la troisième chanson la plus importante de l’histoire du pays en termes d’exemplaires vendus. Sénécal affirme ne pas du tout avoir été surpris du succès commercial de sa chanson. “Je me souviens bien qu’au moment de son écriture, j’avais l’impression d’avoir créé quelque chose de très commercial. C’est une de ces chansons qui s’écrit en quinze minutes.” La chanson, qui a également été lancée en Europe et au Japon, a permis à Columbia International de connaître une de ses meilleures années.
As The Years Go By a permis à Mashmakhan de devenir un des plus importants groupes canadiens en 1970-1971 en plus de les lancer, même brièvement, sur la scène internationale. Comme le rapportait le batteur Jerry Mercer au Montreal Gazette, “nous sommes passés d’un spectacle dans un sous-sol d’église de L’Île-Perrot un mercredi soir à un spectacle à Tokyo le samedi soir.” Ils ont joué la chanson sur les plus importantes scènes canadiennes, américaines et japonaises devant des auditoires atteignant 60 000 spectateurs. Un autre des faits saillants de la carrière sur la route du groupe fut sa participation à la célèbre tournée ferroviaire “Festival Express” qui s’est rendue d’un bout à l’autre du Canada mettant en vedette des grands noms tels que Janis Joplin, The Band, Robert Charlebois et les Grateful Dead. La chanson de Mashmakhan fait d’ailleurs partie des chansons que l’on peut entendre sur le DVD paru en 2003 au sujet de cet événement. Le groupe allait toutefois passer à la postérité comme one-hit-wonder, puisqu’ils se sont séparés l’année suivante.
On retrouve notamment la chanson As The Years Go By sur les compilations Maple Music Vol. 1 (1972), Rock Artifacts Vol. 1 (Sony, 1990), Mashmakhan/The Family (les deux albums de Mashmakhan réédités ensemble en 1999), Rock Treasures (Sony, 2001) et 70’s Vol. 3 (Universal, 2007)
La chanson a valu à Pierre Sénécal le prix Classique de la SOCAN en 1999. Il a brièvement tenté de reformer Mashmakhan au milieu des années 1980, a composé des musiques de film et a lancé deux simples en 1980 et 1982.
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