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Toutes chansons intronisées
« À la base, nous étions des ti-culs qui voulaient faire du rock’n roll. On fonçait et on découvrait la musique »
La maudite machine
  • Année de l'intronisation: 2021
  • Année de composition: 1972
Auteurs-compositeurs
Pierre Flynn Auteur-compositeur
Artistes
Octobre
La maudite machine est devenue la chanson emblématique du groupe québécois des années 70, Octobre (1972-1982).

Composée par le claviériste Pierre Flynn alors qu’il étudiait en Lettres au CEGEP St-Laurent à l’automne 1971, la chanson fut d’abord présenté à son ami bassiste Mario Légaré, puis finalisée en début de 1972 pour ensuite être endisquée la même année.

Le premier disque d’Octobre paraît en 1973 et l’album entre dans les palmarès le 22 septembre de cette année-là pour une durée de six semaines, atteignant la treizième position. La version 45 tours RPM (GPI 3013) propose la chanson Dans ma ville sur sa face B.

Pierre Flynn, claviers, Légaré, Jean Dorais, guitare et Pierre Hébert, batterie ont lancé le disque éponyme sur lequel figure La maudite machine, réalisé par Bill Hill avec un budget de 3,000 dollars.

«À la base, nous étions des ti-culs qui voulaient faire du rock’n roll, confie Flynn. On fonçait et on découvrait la musique, faut dire que j'ai eu de la chance d’avoir à mes côtés trois musiciens aussi créatifs et investis dans le son du groupe. Sur la première maquette d’Octobre, il y avait trois chansons en anglais et trois en français. On a basculé vers le français, après le virage rock de Charlebois, ça devenait un appel puissant. Offenbach, Les Séguin étaient là, Harmonium et Beau Dommage allaient arriver l’année suivante, et il y avait dans ma génération de musiciens le goût de construire un rock québécois qui n’aurait pas trop à rougir en comparaison aux groupes qu’on admirait. Il y avait donc une place à prendre. »

Le contexte social qui a mené à l’écriture de La maudite machine est tendu: grève du Front commun des syndicats, le climat politique de l’époque, toute une génération fut interpellée:

«J’avais seize, dix-sept ans et je commençais à sortir de ma coquille pour voir que la vie des gens n’était pas toujours rose, que l’injustice et l’exploitation, ça existait. Plus tard je me suis senti un peu imposteur d’avoir écrit ceci. En avais-je seulement le droit, moi qui n'avait pas connu la misère? Puis j’ai compris, dans le tapage général de cage brassée qu’on entendait alors, que j’étais l’antenne d’une chanson qui devait s’écrire de toute façon, une chanson juvénile et maladroite par bouts, mais que je n’ai aucune envie de renier aujourd’hui».

«La chanson a tourné très peu à la radio, se souvient Flynn, peut-être parce que c'était trop révolté, on a toutefois vite senti l’impact autour de nous, surtout la réaction du public en spectacle. La maudite machine était devenue le point culminant, les gens l’attendaient. Elle est devenue emblématique, c’est vrai». Quelques passages:

J'ai vu à matin
Un vieux robineux
M'a tendu la main
Pour une cenne ou deux
C'pas drôle dans la rue

Quand il faut dormir
Dans les fonds d'ruelles
Ça peut pas être pire
Rien dans l'fond d'l'écuelle
Peux-tu t'en sortir?

Et un peu plus loin:

T'as perdu ta job
Tu sais pus où t'mettre
T'as pu l'air ben sobre
Trois tavernes de faites
Comment va ta vie?

La maudite machine
Qui t'a avalé
A marche en câline
Faudrait la casser
Faudrait la casser

Flynn raconte le processus de création: «j’écris presque toujours la musique d’abord. J’ai pondu le texte assez vite, parce qu’il fallait produire une maquette. Ensuite, je suis arrivé au local de répétition avec tous les éléments de la chanson, la mélodie que j’ai composé au piano et le texte».

La maudite machine est aussi une grande chanson à cause de son doux refrain qui sert de contrepoint au texte du fougueux Flynn, sorte d’oasis tout en accalmie:

J'ai l'goût de m'en aller quelqu'part
J'voudrais sacrer l'camp
Plus ça va, plus ça devient mort
C'tait plus beau avant
J'aimerais ça être bien chez moi
Sans qu'on m'mange le dos...

«Ce n’était pas conventionnel d’insérer un bout un peu doux et sentimental au milieu d’une chanson rentre-dedans. Mais j’étais foncièrement autodidacte, je ne connaissais pas les règles et j’y allait à l’instinct. J’ai pris des cours de musique seulement APRÈS le premier album!».

Pierre Flynn possède toujours le manuscrit de La maudite machine: «Il y a plein de ratures, je n’avais pas encore de dictionnaire de rimes», se rappelle-t-il, avec un peu d’auto-dérision. Si la version finale de la chanson dure 4 min. 02 sec., les premières versions répétées ensemble de La maudite machine pouvaient dépasser les huit minutes!

Pierre Flynn est toujours éditeur de la chanson aux éditions de la Maudite Machine.

Plusieurs artistes ont interprété la chanson: Marco Calliari l’a chanté en italien, Boom Desjardins, Luck Mervil en version reggae, Karkwa, La chorale de l’accueil Bonneau et même Plume Latraverse l’ont chanté en spectacle, Pierre Flynn accompagnant ce dernier le temps d’une tournée estivale en 1983.

Après la séparation d’Octobre, il entreprend une carrière solo en 1984 mais préfère éviter de chanter sa mythique chanson en spectacle question de démarquer les deux carrières. La maudite machine est aujourd’hui réservée aux grandes occasions comme au Festival en chanson de Petite-Vallée en 2006 lors d’une réunion surprise d’Octobre où lors de la Fête nationale du Québec en 2014.

Pierre Flynn a aussi écrit des chansons pour Pauline Julien, Diane Dufresne, Louise Forestier et Renée Martel en plus de composer des musiques originales pour le cinéma, la danse et le théâtre.

En 2015, son plus récent disque, Sur la Terre est publié.

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